Dr. Philippe Pinel à La Salpêtrière
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L'histoire de la maladie mentale au Québec

Il faut remonter très loin pour découvrir le premier cas de maladie mentale signalé dans l’histoire du Québec. En 1661, le jésuite Jérôme Lalemant décrit dans ses écrits l’état d’une femme qui avait été « possédée, durant des périodes de cinq ou six mois à la fois, d’un démon de folie ». Selon le religieux, la femme aurait été placée dans une chambre de l’Hôtel-Dieu de Québec, où elle passait la nuit sous la surveillance d’une gardienne, d’un prêtre et de quelques autres personnes. Il semblerait que cette femme s’est complètement rétablie, puisqu’elle s’est mariée par la suite et a eu plusieurs enfants.

La maladie mentale au 19ᵉ siècle

Pendant très longtemps, la maladie mentale est associée à la criminalité. Aux 17ᵉ et 18ᵉ siècles, deux choix s’offraient aux malades : l’hôpital ou la prison. Le but de ces lieux d’enfermement était de faire disparaître ces personnes de la société et d’abolir la mendicité dans ses rues.

En 1793, un médecin français du nom de Philippe Pinel met au point une nouvelle théorie qui rejette les conceptions de la folie présente dans la société. Ce dernier prône l’abandon des méthodes thérapeutiques violentes au profit de méthodes plus calmes et plus humaines. Il est également un des premiers à classifier les troubles mentaux en quatre catégories : la mélancolie, la manie, l’idiotisme et la démence. Cette catégorisation des maladies mentales a longtemps été la seule référence utilisée dans le monde de la psychiatrie.

Les premiers pas vers une science de la santé mentale

Entre 1890 et 1910, l’hôpital Douglas désignait comme « causes probables de l’aliénation » plusieurs problèmes de santé qui aujourd’hui paraissent farfelus. On retrouvait dans cette liste des maux tels que déception amoureuse, peur, insomnie, agitation d’ordre religieux, grippe et plusieurs autres. 

À la fin du 19ᵉ siècle, la classification de Philippe Pinel est remplacée par trois types de désordre mentaux : la paralysie générale, qui inclut toutes les complications de la syphilis tertiaire, l’alcoolisme (sevrages, psychose, intoxications, démences alcooliques) et la schizophrénie. Ce sont les premiers balbutiements de la science de la santé mentale : la psychiatrie.