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52. Le commerce de la fourrure

Avec le Régime britannique, les règles du jeu avaient changé pour le commerce de la fourrure. Mais ce n'était qu'un début.

Par le Traité de Versailles signé en 1783, la Grande-Bretagne avait été forcée de reconnaître l’indépendance des États-Unis. De nouvelles frontières avaient été établies et du coup, le marché des fourrures en provenance des Grands Lacs et de l’Illinois avait été fermé aux marchands anglo-écossais de Montréal.

Ayant formé la Compagnie du Nord-Ouest (Nor’West), ces derniers se tournent vers le Grand Nord et n’hésitent pas à défier la toute puissante Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC) sur son propre territoire. Lachine devient la base de leurs opérations. C’est dans ce contexte qu’en 1803 Alexander Gordon fait construire un hangar de pierre pour y entreposer les fourrures et les marchandises de traite des Nor’Westers.

La concurrence entre les deux compagnies est féroce, surtout lorsque des colons britanniques supportés par HBC s’installent à la rivière Rouge. 

Pendant que les hommes s’affrontent, la chasse s’intensifie au point d’épuiser les ressources… et les revenus commencent à baisser.

La Compagnie de la Baie d’Hudson et son petit empereur

Finalement, en 1821, les autorités britanniques forcent la fusion des compagnies rivales sous le seul nom de Compagnie de la Baie d’Hudson. Un nouveau gouverneur est nommé, George Simpson. Il n’est pas très grand, mais énergique et surtout très autoritaire. On le surnomme le petit empereur. Ayant décidé de recentrer toutes les opérations de la compagnie dans l’île de Montréal, il fait de Lachine sa capitale. Sa mort en 1860 signale la fin du règne de la fourrure commencé au temps des beaux-frères associés, Charles Le Moyne et Jacques Le Ber. Mais en faisant l’acquisition du domaine Simpson en 1861 pour y faire installer un pensionnat et une école publique, les Sœurs de Sainte-Anne amorçaient aussi le début d’une ère nouvelle, celle de l’éducation accessible à tous, et en particulier aux fillettes.