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Les troubles zoot suit de Verdun

À la fin de mai et au début de juin 1944, la région de Montréal est secouée par une série de bagarres entre militaires, surtout des marins et des zooters. Le style zoot est à la mode dans les années 1940 :  un long manteau ample aux épaules rembourrées, un pantalon bouffant à la ceinture très haute, un gros nœud papillon, un chapeau à large bord et une longue chaîne de montre. Ce style vestimentaire flamboyant était surtout répandu en Amérique du Nord et symbolisait la rébellion et la non-conformité de la jeunesse.

Le public prêtait aux zooters un comportement antisocial et antipatriotique. Les Canadiens, et particulièrement les militaires stationnés dans les grands centres urbains, en sont venus à haïr les zooters.

Le 3 juin 1944, une explosion de violence secoue à Verdun. Près de 100 marins en colère quittent le port de Montréal et se rendent au Pavillon de danse de Verdun à pied et en taxi dans le but d’attaquer une soixantaine de jeunes qui n’étaient pas tous des zooters. Dans les deux camps, on se battait à coups de bouteilles et de bâtons. La bagarre dure plus d’une heure, jusqu’à environ 23 heures.

Des douzaines de patrouilleurs de l’armée et des policiers sont forcés d’intervenir pour rétablir l’ordre. Les affrontements ont fait des dizaines de blessés parmi les zooters, les marins, les spectateurs et les policiers de Verdun et de Montréal. Plus de 40 personnes, dont 37 marins, sont arrêtées. Après la bagarre de Verdun, les autorités militaires défendent au personnel naval de fréquenter le Pavillon et annulent toutes les permissions pour une semaine, en plus d’imposer le couvre-feu dès 21 h.