Mgr me parla des Soeurs de Sainte-Anne, disant qu’à St-Jacques de l’Achigan elles étaient bien éloignées de Montréal (...) Dès le jour suivant je me rendis à la résidence du Gouverneur (...). Mr Hopkins qui était l’agent de Sir George Simpson & qui avait tous les pouvoirs me fit entrer dans son office privé (...) Après lui avoir expliqué le but de ma visite, il m’avoua qu’il serait très heureux de vendre à une Communauté de Religieuses, parce que la Maison serait tenue sur un pied respectable. Il me dit que la veille il avait refusé $8,500.00 mais comme il savait que c’était pour un Hôtel il n’avait pas voulu vendre. Mais pour les Religieuses je vous vendrai pour $8,000.00. Ayant fait connaître à Mgr le résultat de mon entrevue avec le Secrétaire du Gouverneur Simpson, Sa Grandeur en conféra avec les Autorités des Srs de Ste-Anne (…) il fut décidé après quelques jours de faire cet achat.

La transaction fit l’objet d’un contrat notarié lequel fut passé le mercredi 20 février 1861. (…) Aussitôt que la maison fut vendue, monsieur Hopkins tint à faire la cérémonie des Anglais, c’est de livrer les clés de la maison. Voici comment les choses se sont passées. Monsieur Hopkins, les Sœurs et moi le curé nous sommes rendus près de la porte de devant; monsieur Hopkins mit la clé dans la serrure, il ferma et ouvrit cette porte puis il ôta la clé qu’il livra à la Supérieure qui fit la même cérémonie. (…) C’est ainsi que les Sœurs ont pris possession de la maison et elles ont commencé tout de suite à y demeurer. (…)  »

Extrait des « Notes du Curé Nazaire Piché » compilées par André Gélinas (1981) sous le titre Messire Nazaire Piché (1831-1900). Un pasteur providentiel et un témoin de son époque (la graphie originale a été respectée).