En 1603, Samuel de Champlain, à la tête d'une expédition, obtient la mission d'examiner le cours du Saint-Laurent afin d'évaluer le lieu le plus propice à la fondation d'un établissement. Au mois de juillet, il se retrouve, comme son prédécesseur, confronté aux rapides qu'il décrit comme un véritable torrent d'eau qui déborde avec une telle impétuosité et un « bouillonnement étrange ».
Champlain est fort impressionné par le sault. Aussi, s'empresse-t-il de souligner la témérité du voyageur qui oserait s'aventurer sur les îles.
En 1611, une triste anecdote lui donnera raison. Louis, l'un de ses compagnons dont l’Histoire n’aura retenu que le prénom, se rend avec deux guides amérindiens, Outetoucos et Savignon, à l'île aux Hérons pour chasser les oiseaux. Au retour de leur entreprise fructueuse, les trois hommes à bord d’une barque fort remplie s’engagent témérairement dans les rapides. La barque se renverse et seul Savignon revient sain et sauf.
Après cette journée désastreuse, Champlain se rend sur les lieux du drame pour retrouver les corps des victimes. Il trouve le « lieu épouvantable » et s’étonne que ses compagnons aient eu le piètre jugement de tenter de passer un site aussi « effroyable ». La légende veut que la fin tragique de Louis soit à l'origine du toponyme Sault Saint-Louis pour désigner les fameux rapides.