Une activité économique et risquée anime de nombreux hommes — la descente du bois sur le fleuve Saint-Laurent — du début du 19ᵉ siècle jusqu'en 1911. Durant l'hiver, les bûcherons coupent les arbres, équarrissent le bois grossièrement à la hache et le transportent sur la glace au bord d'un lac ou d'une rivière. Au printemps, des travailleurs fabriquent des cages pour faire flotter le bois dans une descente parsemée d'obstacles.
Le parcours va de Kingston jusqu'à Prescott, soit une distance de 100 kilomètres dans des eaux plutôt calmes. Par la suite, les cageux, qui guident les immenses radeaux de bois, rencontrent les rapides des Galops et les rapides Plats, avant d'arriver au Long-Sault puis de traverser le lac Saint-François. On retrouve enfin d'autres rapides, notamment à Coteau-du-Lac, avant de s'engager dans le lac Saint-Louis vers les rapides de Lachine.
La technique pour descendre les rapides
À la hauteur du village de Lachine, les contremaîtres donnent les directives pour diviser les cages en radeaux plus petits de façon à mieux affronter les rapides si redoutés des rapides de Lachine. L'un des plus illustres maîtres cageux, Aimé Guérin, dirige l'équipe d'hommes, notamment des Mohawks, pour la compagnie Calvin Cook & Counter. Il effectue 25 voyages par année pendant sa longue carrière étalée sur 50 ans dans les rapides du Saint-Laurent.