Dès 1776, le capitaine William Twiss des Royals Engineers instaure un service de transport fluvial dont l'un des relais est situé dans la baie de Quenneville (75ᵉ Avenue et boulevard LaSalle). Au début, le Poste miliaire royal loue la terre et les bâtiments du propriétaire, le capitaine Twiss choisit de conserver une option sur l'achat de l'ensemble des biens immobiliers.
Vers 1780-1790, trois petites bâtisses font office de poste militaire. À la toute fin du 18ᵉ siècle, 13 bâtiments, notamment un commissariat et des logements pour les troupes confirment la vocation militaire du secteur. En 1812, le Poste militaire royal est un site de débarquement de l'armée britannique. Il accommode cinq officiers et deux cent cinquante soldats.
Une halte populaire
Cependant, les installations logèrent quelques milliers de loyalistes et autres immigrants, notamment des Écossais, en provenance du port de Québec, et qui faisaient halte à Lachine avant de se diriger par bateau vers Prescott ou plus à l'ouest dans les colonies britanniques. De 1815 à 1825, d'autres bâtiments sont érigés, soit un commissariat de deux étages avec cuisine, chambres et bureaux, des magasins, des entrepôts et d'autres logements pour les hommes. L'activité demeure importante jusqu'en 1825, date de l'entrée en fonction du canal de Lachine. Il n'est plus utile d'arrêter en amont des rapides puisqu'ils peuvent être contournés en utilisant le canal.
La poudrière est le seul vestige
Vers 1830, les propriétés de Sa Majesté du Poste militaire sont mises à l'encan et Charles Penner s'en porte acquéreur. La famille Penner s'installe sur le site pendant quelques dizaines d'années afin de cultiver des pommes qui alimenteront sa cidrerie, l'une des plus productives du Bas-Canada. La construction de la nouvelle entrée de l'aqueduc viendra mettre un terme à cette production des Penner. De tous les bâtiments que compte le Poste militaire royal, une poudrière restera un témoin privilégié, pendant près de 150 ans, avant d'être démolie en 1967.