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Charles Le Moyne et Jacques Le Ber

L’histoire de Montréal est marquée au 17ᵉ siècle par la personnalité de deux hommes peu ordinaires : Charles Le Moyne et Jacques Le Ber. Arrivés après la fondation de la ville, ils sont à la fois beaux-frères et associés. Ils ont un formidable sens des affaires et deviennent les hommes les plus riches de la ville.    

Charles Le Moyne est originaire de Dieppe en France. Il arrive en Nouvelle-France en 1641. Il a 15 ans. Il est reçu comme « donné » par les Jésuites de la mission en Huronie, et réside pendant quatre ans à Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, près de la baie Georgienne. Il apprend très vite les langues amérindiennes. Son talent d’interprète va être un atout stratégique pour lui dans le commerce des fourrures puis sur le plan diplomatique où il joue un rôle important. En 1646, Charles Le Moyne se fixe définitivement à Ville-Marie, qui devient Montréal. Il est un des chefs militaires du petit village. En 1654, après son mariage avec Catherine Thierry, il reçoit de Chomedey de Maisonneuve une concession de terre de 90 arpents sur la pointe sud-ouest qui prend le nom à ce moment-là de la Pointe-Saint-Charles. Charles Le Moyne est plus tard très impliqué dans le développement de ses seigneuries, dont celle de Longueuil. Il aura 12 fils, dont 10 s’illustrent dans l’histoire de la Nouvelle-France. Il meurt en février 1685 et est inhumé dans la crypte de l’église Notre-Dame de Montréal.   Sa sœur Jeanne Le Moyne épouse Jacques Le Ber, originaire de Rouen, qui arrive à Montréal en 1657. Ce dernier est un commerçant hors-pair. Il s’associe avec Charles dans une entreprise de commerce des fourrures très fructueuse. Ils établissent des postes de traite au-delà de la limite sécuritaire de Montréal, comme celui de Lachine, qu’ils vont faire construire en 1669, ou encore celui de Senneville.  Jacques Le Ber devient une des personnalités les plus influentes de son temps. Il est ennobli en 1696. Il meurt en 1706.  Il possède des terres à la Pointe-Saint-Charles,  ainsi que son frère François Le Ber qui  fait construire la maison que Marguerite Bourgeoys lui achète en 1668, aujourd’hui la Maison Saint-Gabriel, musée et site historique.