Pendant la Première et la Deuxième Guerre mondiale, Verdun possédait sur son territoire une des plus importantes usines de guerre au Canada. La rue de la Poudrière abrite aujourd’hui les vestiges de ce pan de l’histoire.
En 1914, la Première Guerre mondiale est déclenchée. En tant qu’allié de l’Angleterre, le Canada contribue à l’effort de guerre en envoyant des soldats et en produisant du matériel de guerre. Verdun sera une ville importante pour cet effort de guerre. En 1916, le conseil municipal accorde un permis de construction à la compagnie British Munitions pour qu’elle puisse construire des installations sur un terrain vacant le long de River Street (rue Gilberte-Dubé). Cette entreprise fabrique des détonateurs d’obus et emploie près de 4 000 personnes, surtout des femmes, dont plusieurs habitent Verdun et les environs. À la fin de la guerre, les installations sont vendues à la compagnie Dominion Textile qui produira de la literie.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale se déclenche, l’usine reprend immédiatement du service. Après la défaite des Alliés en Europe en juin 1940, l’Angleterre a cruellement besoin de matériel de guerre. L’usine à munitions est ainsi rétablie et modernisée. De nouveaux bâtiments sont construits et le tout est relié au système ferroviaire de Pointe-Saint-Charles. Opérationnelle au mois de mai 1941, l’usine prend le nom de Defence Industries Limited. Elle sera une des plus importantes usines de guerre au Canada, sinon la plus importante. Au mois de mai 1943, l’usine de Verdun atteint une moyenne de production mensuelle de près de 45 millions de cartouches et produit plus de 42 % de la production nationale de munitions.
À la fin de la guerre, le site de la Defence Industries Limited est transformé en parc industriel. En novembre 1945, 26 petites entreprises de toutes sortes sont installées sur le site. Parmi elles, on trouve des ateliers d’usinage, des fabricants de meubles, de produits pharmaceutiques, d’articles en caoutchouc et des imprimeries. À la suite d'un incendie le 1ᵉʳ juin 1979, la majeure partie de l’usine est démolie. Elle cède sa place à des condos et à des coopératives qui forment aujourd’hui le secteur de la Poudrière. Aujourd’hui, il ne reste qu’une tour d’origine et un mur afin de rappeler l’importance de cette usine dans l’histoire de Verdun et du monde entier.