Traverser le fleuve Saint-Laurent entre Montréal et la rive sud n’a jamais été facile, même encore aujourd’hui. Pour y parvenir, les dirigeants instaurent aux 18ᵉ et 19ᵉ siècles divers moyens de passage, dont les traverses.
Au 18ᵉ siècle, la population montréalaise et québécoise augmente et des terres sur les rives nord et sud de l’île de Montréal sont concédées à des habitants. Mais à cette époque, il n’y a aucun pont qui relie l’île de Montréal et la rive sud. L’établissement de la première traverse entre Montréal et Longueuil a lieu le 29 juillet 1775 par le gouverneur en chef de la province de Québec, Guy Carleton.
Des traverses vitales pour l'économie
À Verdun, les premières traverses font leur apparition au cours du 19ᵉ siècle. Au début, ces embarcations n’étaient que de simples barques, mais avec le temps, de vrais traversiers à la vapeur vont faire le transport entre la rive sud et Montréal. Le premier permis d’exploitation d’un traversier entre Verdun et la paroisse de La Prairie est donné par le conseil municipal le 13 décembre 1879 à un dénommé Henri Pigeon pour la somme de 50 $. Plusieurs compagnies de navigation vont obtenir des permis de traverses aussi longtemps que ce moyen de transport sera utilisé. En 1883, les traversées s’effectuent 4 fois par jour, permettant aux fermiers de la rive sud de se rendre aisément au marché Bonsecours ou chez les épiciers à qui ils vendent leurs produits. Les bateaux transportent aussi les gens qui veulent aller faire un pique-nique sur la rive sud dans les bois.
L'impact de la construction des ponts
Au début du 20ᵉ siècle, les journaux évoquent le fait que le nombre de ces traversées est parfois irrégulier et n’est pas encore suffisamment élevé pour assurer le bon fonctionnement des activités commerciales et le transport efficace des marchandises. Il y a aussi la nécessité de draguer le fleuve pour améliorer la sécurité de la traverse qui doit s’effectuer en partie la nuit pour permettre aux agriculteurs d’arriver tôt au marché Bonsecours. Sans être périmé, le transport par traverse perd de son importance au cours des années 1930 avec la construction des ponts Victoria, Jacques-Cartier et Honoré-Mercier.