Le moulin selon un dessin de J. Dunford
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34. Site des moulins à eau

Dès 1712, les rapides du sault Saint-Louis servent à alimenter les roues d'un moulin à eau près de la terre de Brault dit Pomminville. En 1723, le Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal, seigneur de l’Île de Montréal, fait construire un nouveau moulin à eau près de la terre des héritiers Paré, soit un peu plus à l’ouest que le précédent moulin. Imaginez deux moulins à eau au pied de la rue Gagné à LaSalle dans le parc des Rapides, le plus ancien à l'est et le nouveau à l'ouest qui, lui, bénéficie d'un courant d'eau plus fort et donc d’une productivité accrue, ce qui amènera le Séminaire à délaisser son ancien moulin.

Le nouveau moulin sera en activité de 1723 à 1869. Une succession de meuniers moud le blé puis l'avoine, et les installations servent également à carder et à fouler la laine. Le lieu devient une manufacture de clous à laquelle s’ajoutera une teinturerie au cours du 19ᵉ siècle. Joseph Paré, en 1735, et son fils Antoine, en 1764, deviennent les meuniers du moulin. Dès le départ, Joseph Paré se rend bien compte de la lourde tâche qui lui revient. Il engage Charles Citoleux, en 1738, un meunier d'expérience pour le seconder pour la somme de 236 livres, une paire de souliers français et un pot d'eau-de-vie par mois. 

Les meuniers recueillent la part de mouture prélevée sur le blé des censitaires qui viennent obligatoirement moudre leur récolte au moulin à eau de Lachine. Les Sulpiciens reçoivent leur part comme seigneur et le meunier prend la sienne qu’il peut vendre à des boulangers ou à des marchands. D'autres meuniers lui succèderont à Lachine, notamment les Lachapelle.